Poèmes

Quand Francis James

par Marcel Faure

Quand Francis James
Dédiait un poème à Pierre Loti
De grands oiseaux rayaient le ciel
D’une pointe de flèche
Ils s’en allaient là-bas
Où vous alliez peut-être
Et lui dans sa grande maison musée
Rêvait

Et moi
Couché entre les berges de ses poèmes
Dans l’été fleurissant ses parterres de mauve
Quand le vent le veut bien
J’entends le clocher d’Issarlès
Sonner je ne sais quel office
Dans l’air flotte une jeune fille
Triste et bleue
Quémandant son premier baiser

Quand Francis James
Dédiait un poème à Madame Jeanne Charles Lacoste
La rime s’attelait à une paire de bœufs
Pendant que la saison pleine
D’un regard cru inondait la plaine
De pauvres chaumières de chemins creux
Matins bleus soirées bleues
Et toute une campagne idyllique
Figée dans un tableau convenu
Donne du grain à moudre à Millet
Sang noir paysans noirs et curés au bréviaire
Et le chant triste de la terre
Où des hommes rauques et fatigués
Courbés jusqu’à la tombe proche
Tracent un immuable sillon
De l’angélus de l’aube à l’angélus du soir

2016-06

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