Poèmes

Portrait

par Maurice Henry

Tes yeux ce ne sont pas tes yeux mais la doublure de la

nuit tes mains ce ne sont pas tes mains mais une virgule à

collerette tes cuisses ce sont des hélices pour chasser le mal de

dents

et tes dents justement c'est un arbre dont les racines tiennent dans leurs mains mes oreilles

Ta chevelure pleut sur mes paupières quand il fait beau

tes pieds de suie fraîche descendent des cintres lorsque j'appelle un taxi

Sur tes ongles poussent se développent et se multiplient des plantes qui sont mes joues

Avec tes rubans tu lies nos étreintes

et avec tes genoux c'est mon nez que tu nourris

Tes lèvres ce ne sont pas tes lèvres mais un troupeau de bœufs sur les pâturages de mon sang



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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