Sous la tonnelle qui frissonne au soleil rose
Elles sont quatre filles folles,
Laure avec Isabelle, et Luce, et Mary-Rose,
Qui jouent à pigeon vole.
Colombes, colibris, coucous et tourterelles,
Oiseaux de paradis, autruches,
Fauvettes, roitelets, merles et hirondelles
bis, spatules et perruches.
Et les doigts chastes vers le ciel du printemps grave
Pointent, ainsi de frêles cierges,
L’air sent bon la douceur des glycines suaves
Et l’haleine pure des vierges.
Mais dans le jeu qui vient du temps de nos grand-mères,
L’Amour lance d’habiles flèches,
Effleurant de leurs pointes d’or les nuques claires,
Duveteuses comme des pêches.
Et Laure, et Mary-Rose, et Luce, et Isabelle
S’entre-regardent et s’effarent,
Et puis, sous le feuillage frais de la tonnelle,
Au caprice des mots leurs blancs propos s’égarent.
Poème publié et mis à jour le: 29 August 2022