Poèmes

Pasiphae

par Théodore de Banville

Ainsi
Pasiphaé, la fille du
Soleil,
Cachant dans sa poitrine une fureur secrète,
Poursuivait à grands cris parmi les monts de
Crète
Un taureau monstrueux au poil roux et vermeil,

Puis, sur un roc géant au
Caucase pareil,
Lasse de le chercher de retraite en retraite,
Le trouvait endormi sur quelque noire crête,
Et, les seins palpitants, contemplait son sommeil ;

Ainsi notre âme en feu, qui sous le désir saigne,
Dans son vol haletant de vertige, dédaigne
Les abris verdoyants, les sources de cristal,

Et, fuyant du vrai beau la source savoureuse,
Poursuit dans les déserts du sauvage
Idéal
Quelque monstre effrayant dont elle est amoureuse.

Juin 1854



Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012

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