Calme et foulant son lit d'ivoire, dont le seuil
Orné d'or sous les plis de la pourpre étincelle,
La
Lydienne rit de sa bouche infidèle
Aux princes de l'Asie, et leur fait bon accueil.
Une massue, espoir des
Cyclades en deuil,
Sur un tapis splendide est posée auprès d'elle.
L'idole radieuse, et fière d'être belle,
De ses doigts enfantins y touche avec orgueil.
Sur son épaule blonde, amoureuse, embaumée,
Flotte la grande peau du lion de
Némée,
Dont l'ongle impérieux lui tombe entre les seins.
Son cœur bat de plaisir sous l'horrible dépouille
Humide et noire encor du sang des assassins :
Hercule est à ses pieds et file une quenouille.
Juin 1854
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012