Parlez-moi du bout des lèvres
De ce mot que vous avez sur le bout de la langue
Comme si vous veniez de lécher le sexe de la reine
Timbre de Postes Canada à un cent
Les bras au cou d’un poulpe
La bouche en cul de poule
Pour gober son œuf en premier
De ce mot qui a le goût pour la peau
Celle qui rapetisse comme un chagrin
Dont le grain est à rebrousse-poil, presque chat
Épilation du chakra
Un mot qui apprivoise le mauvais temps
Avec l’haleine de la bière inscrite sur l’ardoise
La Stella Artois qui est une étoile, un art en soi pour la soif
Un art oratoire
Toujours la peau sonore
Celle de l’Africaine qui a une ombre en couleur
Les empreintes qu’elle laisse derrière elle
Ne la rattraperont jamais, trop occupées à pousser des fleurs
Autant de planètes miniatures qui s’éveillent
Et parler de sa beauté dont chaque grain est un début de printemps
Aux retardataires qui mettent les pieds dans ses pas
Et trébuchent dans les racines de son ombre-jardin
Lisez en braille sur mes lèvres à la Jagger
Le baiser qui titille l’amitié imaginaire
Qui a une peau de crime, 3e degré de l’amour
Brûlure qui retrousse ses babines
Sur un mot qui est un mal pour le mâle alpha
Alphabétique
Diabétique
Trop sucré, mot-bonbon, carie dentaire
Qui plante dans la terre son sexe-seringue
Droit dans la gueule pleine de vers de poésie
Du mort que je suis
De la Mort que je fuis.
Poème publié et mis à jour le: 24 August 2025