Poèmes

Pages de L'Art Japonais

par Max Jacob

Max Jacob

Courant que je remonte au bruit des lavandières, les souvenirs s'éloignent comme l'horizon argenté de l'océan. La rivière a des méandres, bientôt je ne verrai
plus rien.

*

Si les cordes étaient tissées avec les cheveux de mes amours, de mon éternel amour, elles feraient quatre-vingts tours du monde.

Oh ! que la nuit est longue pour celui qui attend l'aimée. Profitons-en pour travailler la prose. Quand l'aimée viendra, je ne la reconnaîtrai plus : « Qui êtes vous,
Madame ? »

Au moineau convient la gouttière Au poète le rocking-chair.

*

L'amour est comme le mal de mer.

*

L'âge guérit de l'amour comme le petit jour guérit de la nuit. Qui me guérira de l'ennui sinon le Champagne et les femmes.

Suis-je donc un vieillard à ce point que la prudence et la raison seules me parlent et que je les entende. Pourtant, ô toi, le chant du charretier breton, tu m'as fait longuement
pleurer hier soir.

*

Chauffeur ! plus vite ! plus vite ! mais non, hélas... ralentissez !

»

Trois fleurs sèches dans cette lettre et mes rancunes sont évanouies. Trois lignes ! et quelle autre pourrai-je aimer que toi.

*

ô Minerve ! La lance est comme son corps, le bouclier comme sa poitrine, le casque est comme sa pensée et ton serpent comme son cœur. Au feu, pompiers ! ce n'est que moi qui
brûle.

*

Cachons l'amour derrière les rideaux tirés. Il me semble que j'aime davantage quand la moquerie de tout Paris me fait une muraille close.

*

Les agents de l'Assurance arrivent après que tout est consumé.



Poème publié et mis à jour le: 12 July 2017

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