Poèmes

Océan Indien

par Valery Larbaud

Valery Larbaud

Oh, la nuit d'été tropical 1

Des atolls d'étincellements émergeant d'abîmes

bleuâtres
I
Le
Crucero flamboyant
I
Oh, m'étendre sur le pont d'un grand navire
En route vers l'Insulinde,
Nu, et béer à l'infini béant sur moi. (Mon cœur d'enfant abandonné, ô cher malade,
Mon cœur serait content de ta main à presser,
Dans cette ombre en feu des nuits Éblouissantes où je voudrais pouvoir m'envoler.)
Sur les navires d'autrefois, tout pavoises,
Dont la poupe était un palais aux cents fenêtres dorées,
Et que surmontait un
Himalaya de toiles,
On n'avait pas, ininterrompue, cette palpitation des

étoiles,
Cette vision de la
Création, immensément
Silencieuse — sur la tête, tout déroulé, le firmament.
Je désire un matin de printemps, un peu grisâtre, dans

la chambre d'hôtel,

La fenêtre ouverte en coin sur la rue de
Noailles, à l'air frais,

Et voir là-bas (cinq heures, pas encore de tramways)
Le calme
Vieux
Port et les bateaux du
Château d'If.



Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012

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