Voici le train du soir
C'est la fin de l'été
Je suis debout
Je veille
comme un grand tronc malade
J'ai les yeux pleins d'abeilles
Mais je vois la montagne
et la ville et la plaine
Tout un pays à moi
qui ne fut pas à moi
Une vie où j'étais
sur le point de gagner
Où je n'ai pas gagné
Et rien que de le voir
ce pays de douceur
ses lacs ses promontoires
ses villages le soir
pareils à des colliers
Avec son autostrade
et ses bruits réguliers
Moi qui voulais tout dire
dans cette fin d'été
Je n'ai pas pu parler
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012