Poèmes

Ô DÉCALAGE ! Ô... ! Ô ADOLESCENCE ENNEMIE !

par Maria Zaki

L’être en proie au décalage
Et aux secousses de l’âme
Cherche son point d’ancrage
Son degré
Entre la base et le sommet
D’une réalité incomprise

Comment peut-il deviner
Qu’en l’absence
D’instrument de mesure
Ce qui est perdu en équilibre
Est gagné en intelligence
Émotionnelle ?
En surprise ?

À la croisée des chemins
Son pas doute
Puis se révolte
Contre le destin
Qui marche vers lui

Dans son miroir
Il y a des reflets soucieux
D’être en retard
D’autres d’être en avance
Passe l’enfance
D’une forme à l’autre
Désenchantée
Puis s’immobilise
À son grand regret
Devant cet Autre
À qui
Rien ne l’avait préparé

L’être se tient
En première ligne
Dans la confrontation
Inhérente à la foule
Il voudrait
Qu’un espace vital
Lui revienne

C’est le temps de la semence
Le voyage qui à peine
Commence
Lui semble trop long
Loin des premières fleurs
Sur le seul chemin qui s’ouvre
Des herbes plus hautes que lui
Remuent dans tous les sens
Mais toutes lui ordonnent
D’être sage

Cherchant en vain
La tombe de l’enfance
Morte
Mais non déclarée
Il distingue au milieu
Du cimetière
Un grand courant d’eau
Et pense qu’elle
S’y était noyée
Il marche droit devant
De ses pas assourdissants
Marquant la révolte
Mais l’eau le surprend
Puis le laisse le cœur à sec
Après l’avoir traversé

Dans la logique
D’ici et de maintenant
Il court
Sans ralentissement

Pris au piège ?
Oui, il l’est
Entre fausse alliance
Et performance
Et pourtant
Seul le repos de l’âme
Gouverne toutes les courses

Quand un autre “je”
En marge du “moi”
S’arrache
De soi en soi
Que faire ?

Dans son manège
De chevaux de bois
Le centre l’attire
Derrière les crinières
Les couleurs
Les lumières
Privé d’amarres
Il commence la dérive

« Tu dois tenir la laisse
À tes émotions sauvages »
Lui dit-on !
Ce n’est pas simple
À entendre
Quand partout la violence
Se confond au dialogue

Ce n’est pas simple
À réfléchir
Quand un péril intime
Entre retraite et exclusion
Attire tel un abîme

Ce n’est pas simple
À réaliser
Quand on n’a pas
Encore acquis l’illusion
De pacifier la violence

Nul n’est prêt pour
Cette saison
Où chaque nuit porte
La leçon du jour
Comme se porte
Un fœtus trop lourd
Dans l’atomisation du temps
La question étant
Vers quelle naissance
Se prolonge
Une telle gestation ?

Extrait de: 
Au-delà du mur de sable

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