Sérénité lisse impassible parfaitement vierge de Soi
Parfaitement pleine de Soi sans partage d'aucune image
Pur non-regard vers le dedans dont le dehors n'existe pas
Vaste et sans qu'y scintille un point qui pour un œil pourrait se prendre
Et sans haleine par suspens contemplatif se contemplant Jusqu'à ce que s'étant conçue enfin l'Absence se détende En conscience sans rivage et sans nul vain clapotement
Orbite de l'horizon clos que ne décolle de paupière Sur ce fond plat infiniment d'abyssale sérénité
Or voici s'ourler et s'ouvrir quoi ? l'énigme d'un trait à peine Bleu qui révèle à soi le bleu sous l'ongle qu'aussitôt le doigt Efface et cependant le rais de
l'ongle y laisse sa mémoire Y sépare comme deux lèvres jointes par une humidité Qui luit béante et l'on dirait qu'une source s'y donne à boire On dirait? Le
tracé de l'ongle qui s'efface c'est la pensée La première et par qui déjà la conscience n'est plus seule Cette pensée s'entend tout haut c'est une bouche qui la
dit Que l'Etre éprouve au fond de Soi comme une plaie une corolle
Que le sourire qu'il émet soit l'Orient du premier Jour Et trace un ciel sans repentir depuis sa double commissure Joignant la fin et l'origine dont il est toute la raison Car tout autre
accomplissement s'efface avant que ce sourire
Ne s'éteigne lui-même enfin pour mieux remercier le Rien En chaque point de tous les temps de toutes parts il se souvient Des profondeurs du Soi sans fond il rayonne innervant la Face
Dont les paupières comme lui s'ébauchent s'ouvrent font que naît Un monde en miroirs en écho où tout sourit à son reflet
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012