Source de tout et de Soi-même elle est le centre et l'infini Il jaillit d'elle en un instant un billion d'années-lumière Elle est la nuit couvant le feu dont la cendre
épaissit la nuit Elle est le feu rongeant la nuit d'une braise de galaxies
Quand ses paupières lourdement se décollent laissant filtrer L'attente précédant le jour comme l'éclat gris d'une perle Le blanc de l'œil chavire en rose avant que
la pupille soit L'ongle de lune le reflète aux confins d'un néant précaire
Que la dormeuse est belle ainsi quand la prunelle va percer Son rêve encore inexistant au
bout des cils devient rosée Tout est silence antérieur à tout silence et pourtant l'âme Bruit déjà d'un chatoiement dont s'émeuvent les océans
Émerge enfin de ce sommeil sans rêve et vaste entre deux veilles Vaste de mille autres sommeils où mille veilles ont sombré Éveille-toi ô Sans-mémoire
abîme de toute mémoire L'origine une fois encore naît de toi pour que tu sois née
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012