Air :
Avec les jeux dans le vit
Jeune
Iris, pourricz-vous bien croire,
AJi ! que n'est-ce la vérité !
Ce que tous deux dans l'ombre noire,
Tour à tour nous avons été ?
Morphéc, en fermant ma paupière,
Fit de moi l'acier le plus doux;
D'aimant vous étiez une pierre,
Et vous m'entraîniez après vous.
Ce dieu, par un doux stratagème,
De cet aimant fit un écho;
J'étais couplet ; je disais, j'aime,
Et vous me répétiez ce mot.
Par un caprice plus insigne
Il me rendit petit poisson : À mes yeux vous parûtes ligne,
Et je mordis à l'hameçon.
Le bon
Morphée, à ma prière,
M'ayant fait voyager par eau.
Vous devîntes une rivière.
Et je vous fis porter bateau.
Le froid prit, vous voilà de glace.
Pour tirer parti de ce tour.
Sur deux semelles je pris place.
Et je patinais tout le jour.
Pour dernière métamorphose,
Devenu nectar des plus doux.
J'étais dans un vase de rose.
Iris, et je coulais pour vous.
Une goutte sur vous s'attache,
Vous étiez alors tout satin ; À mon réveil, j'ai vu la tache.
Mais j'ai cherché l'étoffe en vain.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012