Il faut se méfier de la vitesse de l'ombre. Plus traître que la pire des marées, un seul mot de haine et elle nous submerge, car l'amour se délite plus vite qu'une grève.
Il faut se méfier de la vitesse des saisons. On se croyait bourgeon et nous voilà blet avant d'avoir vécu.
Il faut se méfier de la raison. Elle tue toute sagesse au nom d'une pensée répertoriée par l'habitude.
Il faut se méfier des miroirs. Ils ne montrent jamais que ce que l'on veut voir
Il faut se méfier de l'attente. C'est une camisole que l'on enfile et qui nous empêche d'avancer.
Il faut se méfier de notre propre jugement car il ne s'appuie que sur l'expérience d'une seule vie
Il faut se méfier de se méfier. Un sentiment qui pourrait paralyser notre intelligence comme si tout ce qui est ressenti comme mauvais ne pourrait pas à l'analyse et dans certaines circonstances se révéler meilleur que la défiance.
2017-03
Au sujet de Marcel Faure
A Propos
Présent dans quelques revues, j'ai aussi publié un recueil "Petite fugue stéphanoise" aux éditions l'Harmattan.
Poème publié et mis à jour le: 29 April 2021