L'UNIVERS ET L'INSTANT DU COURAGE
Quand avec le pavot rentrant dans mon ennui
Je me trouvais dévot pour toutes les brillances
Le doute m'affranchissait des mots de la nuit
J'ai longtemps rêvé de courses dans l'univers
Aussi – désentravé des fers j'accrochais la toile
Qui demeure une éponge de mes humbles vers -
Pour tous mes petits songes en la belle étoile
Vénus que je chante sourit à mon Paris
Ce voyage m'enchante et donne la présence
Pour la circulation au clinquant non tari
Qui meuble ma passion blottie dans le silence
Mille feux dans ce monde ôtent ma nostalgie
Et creusant ma voix ronde je peaufine en musique
La logeant bien ici avec quelque magie
Pour pauvres mots qui ne puissent être stratégiques
Ainsi je devenant désirs d'altérité
Désigne un revenant en si vraie vive veille
Que je suspends le lieu avec grâce et beauté
A la corde de dieux vibrant en grand soleil
Et l'obscur s'embellit sous la pierre et les arbres
Toute ombre en a pâli suivie par la lumière
Où le phosphorescent éclat s'expulse du marbre
Et recouvre l'accent d'une entière rivière
Émulsifiés mes vers s'épuisent à l'amour
Qui devient une mer où l'on puise l'écume
Pour charme désuet d'un si léger séjour
Qui resterait muet sans les beaux traits de lune
On s'engage de près à suivre la marée
Pleine de ses apprêts courant comme en la joie
Sur tout le boulevard qui se sent resserré
Par ces mots bavards dont elle n'est pas la proie
Et la ville cueillant du ciel le suif d'hiver
Cette vie accueillant les fruits du partage -
On va donc la mâchant en tant et tant de vers
Que tout en le sachant l'instant devient courage