Le
Narcisse du poète s'égarait dans les hauteurs: il était à la recherche d'un âme sœur parmi les fleurs.
Il rencontra la
Claudinette le
Pied-de-nez, la
Botte-au-cul, l'Oreille d'ours, la
Cardamine... mais aucune ne répondait à ce qu'il voulait qu'elle fût.
Aucune de ces fleurs, aucune n'était l'étrange fleur de soie l'étrange fleur de soie si fine qu'elle porte sa fin en soi.
Narcisse n'aimait que soi-même et, redescendu des hauteurs, allait s'endormir sur la berge lorsque surgit l'étrange fleur, l'étrange fleur hermaphrodite en robe à limbe
bilabié.
Sa
Lorelci, son
Ophélie, c'était la pauvre
Lobélie, la fleur qui se juge laide parce que
personne ne l'aide, c'était la pauvre
Lobélie la douce fleur de pauvreté...
—
Moi qui m'endormais sur la berge, allons, dit-il, nous asseoir là...
L'amour vient sans qu'on le cherche car on le cherche où il n'est pas.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012