L'étrange vin

L'étrange vin

Mon coeur en branle-bas, ma peau de pieds à tête
Et qui peut m'enivrer dès que pointe le jour
Mêlant Lune et Soleil tels des amants en fête.

Il ne fait pas de bulle et ce n'est pas du rhum;
C'est un étrange alcool: il a du caractère
Plus qu'un vin de Champagne, ou vin doux; cet opium
Parvient à me griser jusque dans mes artères.

Son arôme de chair lui donne aussi du corps
Car il a de la cuisse, et même deux, qui bougent
Envoûtantes, grisantes, comme un corps à corps:
Ce vin long en ma bouche a le goût d'un fruit rouge.

De mon réfractomètre alors j'aime beaucoup,
Sous l'effet de ce fluide oeuvrant tel du mercure,
Excité par les sens et raidi jusqu'au bout,
Lui prendre avec délices sa température.

Ce fluide qui m'enivre n'est pas un vin cuit;
Il sort de toi Trésor quand tes lèvres m'inondent
De leur torrent jouissif dans l'état où je suis:
Ce vin... c'est ton amour... et le meilleur du monde!