Poèmes

Les Nymphes

par Pierre Louÿs

Oui, des lèvres aussi, des lèvres savoureuses

Mais d'une chair plus tendre et plus fragile encor

Des rêves de chair rose à l'ombre des poils d'or

Qui palpitent légers sous les mains amoureuses.

Des fleurs aussi, des fleurs molles, des fleurs de nuit,

Pétales délicats alourdis de rosée

Qui fléchissent pliés sous la fleur épuisée

Et pleurent le désir, goutte à goutte, sans bruit.

Ô lèvres, versez-moi les divines salives

La volupté du sang, la vapeur des gencives

Et les frémissements enflammés du baiser.

Ô fleurs troublantes, fleurs mystiques, fleurs divines

Balancez vers mon coeur sans jamais l'apaiser

L'encens mystérieux des senteurs féminines.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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