La nuit, dans le silence en noir de nos demeures, Béquilles et bâtons qui se cognent, là-bas; Montant et dévalant les escaliers des heures, Les horloges, avec leurs
pas;
Émaux naïfs derrière un verre, emblèmes Et fleurs d'an tan, chiffres maigres et vieux; Lunes des corridors vides et blêmes, Les horloges, avec leurs yeux;
Sons morts, notes de plomb, marteaux et limes, Boutique en bois de mots sournois, Et le babil des secondes minimes, Les horloges, avec leurs voix;
Gaines de chêne et bornes d'ombre, Cercueils scellés dans le mur froid, Vieux os du temps que grignote le nombre, Les horloges et leur effroi;
Les horloges
Volontaires et vigilantes,
Pareilles aux vieilles servantes
Boitant de leurs sabots ou glissant sur leurs bas.
Les horloges que j'interroge
Serrent ma peur en leur compas.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012