Poèmes

Les Chaumes

par Emile Verhaeren

Emile Verhaeren

A cropetons, ainsi que les pauvres
Maries
Des légendes de l'autrefois.
Par villages, sous les cieux froids,
Sont assises les métairies :

Chaumes teigneux, pignons crevés, carreaux fendus,
Souffreteuses et lamentables ;
Le vent siffle, par les étables
Et par les carrefours perdus.

A cropetons, ainsi que les vieilles dolentes,
Avec leurs cannes aux mentons,
Et leurs gestes, comme à tâtons,
Elles s'entrecognent branlantes,

Derrière un plant gelé d'ormes et de bouleaux,
Dont les livides feuilles mortes
Jonchent le seuil barré des portes
Et s'ourlent comme des copeaux.

A cropetons. ainsi que les mères meurtries
Par les douleurs de l'autrefois,
Aux flancs bossus des talus froids.
Et des sentes endolories.

Pendant les deuils du brume et d'envoûtement noir
Et les novembrales semaines,
O les tant pauvres par les plaines,
O les si tristes dans le soir !



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

Lettre d'Informations

Abonnez-vous à notre lettre d'information mensuelle pour être tenu au courant de l'actualité de Poemes.co chaque début de mois.

Nous Suivre sur

Retour au Top