Les horizons cuivrés des suprêmes automnes Meurent là -bas, au loin, dans un carnage d'or. Où sont-ils les héros des ballades teutonnes Qui cornaient, par les bois, les
marches de la Mort ?
Ils passaient par les monts, les rivières, les havres, Les burgs — et brusquement ils s'écroulaient, vermeils, Saignant leurs jours, saignant leurs cœurs, puis leurs
cadavres Passaient dans la légende, ainsi que des soleils.
Ils jugeaient bien et peu la vie : une aventure ; Avec un mors d'orgueil ils lui bridaient les dents ; Ils la mataient sous eux comme une âpre monture Et la tenaient broyée en leurs
genoux ardents.
Ils chevauchaient fougueux et roux — combien d'années ? Crevant leur bête et s'imposant au Sort ; Mon cœur, oh !, les héros des ballades fanées, Qui cornaient,
par les bois, les marches de la Mort !
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012