Tu te regardes dans la plaine stérile
Brûlé par tes anxieux désirs
Sillons des chemins tortueux
Dresser la vie en urgence
Avant le grand sommeil
Celui dont on ne revient pas
Celui qui nous attend dans l’impasse
Des étreintes trop tardives
Bruissement du moment défiguré
Sous la pluie frémissante des larmes
Derrière la fenêtre adossée à la nuit
Le corps brisé dans les replis
De l’infini vide du rien
Et pourtant
Dans l’attente de l’ultime trahison
À l’épreuve de l’ennui et du bruit
Répondre du visage d’autrui
Et échapper un instant à sa misère
Décembre 2018