Caché au fin fond des Appalaches
Dans le petit village de Saint-Venant-de-Paquette
Surnommé la Tourterelle de l’Estrie
Le Sentier poétique
Perchoir de mots et de vers
Recueillement et méditation sur nos gens de paroles
Nous accueille en silence et en poésie…
Trois ans d’absence et toujours la même magie
La liste des auteurs s’est encore allongée…
On arpente les aires d’écriture truffées de laminés
Lecture lente et solennelle
De nos artisans de la parole
De nos ouvriers du verbe
De nos magiciens du langage
De Desrochers père et fille à Miron ou Charron
De Saint-Denys Garneau à Grandbois ou Brault
De Leclerc à Morency ou Anne Hébert
De Vigneault à Marie Uguay ou Gatien Lapointe
Des dizaines et des dizaines
D’écrivains, auteurs et chansonniers
Nous charment, désarment et pâment tour à tour…
Et puis, tous ces personnages de pierre
Sculptés et créés par monsieur Nadeau
Sont nos guides muets
Laissant toute la jactance à la parole vive des poètes…
Je griffonne des notes
Des extraits de poèmes
Des textes en entier
Je déclame à voix haute
Laissant narquoises et médusées
Deux tourterelles tristes sur un fil près de l’église
À deux doigts de la Maison de l’Arbre
Un lièvre s’amuse entre les pierres tombales
Du vieux cimetière intégré au Sentier poétique
Sur l’Allée des Lilas, un couple dans la quarantaine
Tente de maîtriser
Leur bouvier bernois agité sous ce soleil de plomb
À regret, nous quittons
Le Sentier poétique…
Dernière image de Saint-Venant-de-Paquette
Dans le rétroviseur de l’auto en haut du rang Neuf
L’église du village coincée entre deux grosses fermes
Et tout autour
Des collines
Des vallées
Des montagnes
Sur toile de fond des Appalaches…
Soupir et extase en guise d’au revoir…
Déjà East Hereford pointe son nez
Et la frontière du New Hampshire nous ouvre ses bras
De courtisane aguichante…
Que faire? Que dire?
Silence et soupir
Seulement le goût de relire mes carnets
De notes et de vers de tous ces poètes
Rencontrés quelques heures plus tôt…