Poèmes

Le Paysage

par Jacques Dupin

De halos sans astres tombent des clartés grises. Une multitude parquée s'enlise dans la futilité des sables. Ces déhanchements, ce murmure actionnent le rouet des sorciers
et des rats. C'est le printemps : les bourgeons donnent des cordes et les grabats de l'eau. 1-'herbe de la folie ne nous abrite plus.

Mais au cœur de la grande nuit aux pavots, sous tant d'écorces purulentes, qui cesse de gémir? Ecroulée dans l'odeur et les plis de la mort, le genou écarté par le
souvenir des orages, elle gratte une dernière fois son blason de crasse et de crin. Plus trace de fer dans la plaie, plus d'herbe sur le rail. Seule la tentation du ciel nu...

Par quelle aberration de perspective suis-je encore attentif à la persévérance d'un chardon sur le talus d'en face?



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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