Seconde partie
Les
Nymphes gardiennes des eaux
Rendent par mille jeux nouveaux
Nos grottes plus délicieuses,
Et l'on voit rejaillir des canaux réjouis
Leurs eaux ambitieuses
De rendre leurs devoirs à ce jeune
Louis '.
Au départ de leur
Ut natal
Leurs longues chutes de cristal
Forment les chiffres de leurs maîtres,
Les
Naïades du lieu conduisant leur emploi
Les façonnent en lettres
Qui font voir les beaux noms du
Dauphin et du
Roi.
Des bouches des tuyaux ouverts
S'élancent des jets d'eau divers
Qu'elles cachaient dedans leurs veines,
Et par de vrais portraits de ces noms glorieux
Ces belles écrivaines
Enchantent les esprits aussi bien que les yeux.
Un savant et subtil hasard
Gouverné par l'esprit de l'art
Fait des miracles de peinture,
Il écrit avec l'eau dessus le front de l'air
Et forme une écriture
Qui demeure toujours et ne fait que couler.
Merveille de voir un nom d'eau
Peint sur un liquide tableau
D'un caractère inépuisable,
Dont l'humide portrait se formant de son cours
Par un trait agréable
Se ruine à toute heure en se faisant toujours.
Voir un lys que cet élément
Fait et défait chaque moment
Sans le ravir à l'œil qui l'aime,
Un miracle de l'art que sa matière fuit
Sans sortir de lui-même,
Et le fuyant sans cesse incessamment le suit.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012