Poèmes

Le Cœur Dur

par Pierre Reverdy

Pierre Reverdy

Je n'aurais jamais voulu revoir ton triste visage

Tes joues creuses et tes cheveux au vent

Je suis parti à travers champs

Sous les bois humides

Jour et nuit

Sous le soleil et sous la pluie

Sous mes pieds craquaient les feuilles mortes

Parfois la lune brillait

Nous nous sommes retrouvés face à face

Nous regardant sans nous rien dire

Et je n'avais plus assez de place pour repartir

Je suis resté longtemps attaché contre un arbre
Avec ton amour terrible devant moi
Plus angoissé que dans un cauchemar

Quelqu'un plus grand que toi enfin m'a délivré

Tous les regards éplorés me poursuivent

Et cette faiblesse contre laquelle on ne peut pas lutter

Je fuis rapidement vers la méchanceté

Vers la force qui dresse ses poings comme des armes

Sur le monstre qui m'a tiré de ta douceur avec ses griffe

Loin de l'étreinte molle et douce de tes bras

Je m'en vais respirant à pleins poumons

A travers champs à travers bois

Vers la ville miraculeuse où mon cœur bat



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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