Poèmes

Le Cheval

par Maurice Carême

Maurice Carême

Et le cheval longea ma page.
Il était seul, sans cavalier,
mais je venais de dessiner
Une mer immense et sa plage.
Comment aurais-je pu savoir
D’où il venait, où il allait ?
Il était grand, il était noir,
Il ombrait ce que j’écrivais.

J’aurais pourtant dû deviner
Qu’il ne fallait pas l’appeler.
Il tourna lentement la tête
Et, comme s’il avait eu peur
Que je lise en son coeur de bête,
Il redevint simple blancheur.



Poème publié et mis à jour le: 01 September 2022

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