Poèmes

Le Bocage Royal

par Pierre de Ronsard

Je porterais mon mal beaucoup plus aisément
Si en fraudant les bons, le sort incessamment
N'avançait les méchants ; mais quand en mon courage
Je vois tout aller mal, de deuil presque j'enrage.
Je me fâche de voir les hommes étrangers,
Changeurs, postes, plaisants, usuriers, mensongers,
Qui n'ont ni la vertu ni la science apprise,
Posséder aujourd'hui tous les biens de l'Eglise.
De là sont procédés tant d'abus infinis,
Et tu les vois, ô
Dieu, et tu ne les punis !
Et nous, sacré troupeau des
Muses, qui ne sommes
Usuriers, ni trompeurs, ni assassineurs d'hommes,
Qui portons
Jésus-Christ dans le cœur arrêté,
Ne sommes avancés sinon de pauvreté...



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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