L'Albatros, Charles Baudelaire
Poèmes

L'Albatros

par Charles Baudelaire

Charles BaudelaireTop 100 Poèmes

Analyse du poème l'Albatros de Baudelaire

Le poème 'L'Albatros' de Charles Baudelaire est un poème lyrique français. il a été publié pour la première fois en 1861 avec plus d'une centaine d'autres poèmes dans la deuxième édition de Les Fleurs du mal de Baudelaire. L'Albatros est paru dans une section intitulée 'Spleen et Idéal'. il raconte le sort d'un albatros capturé et emmené à bord d'un navire, en le comparant au poète 'échoué sur la terre'. Il a été rapporté que ce poème était basé sur la propre expérience personnelle de Baudelaire qu'il avait vécu à l'age de 20 ans et sa préoccupation pour l'oiseau lors d'un voyage vers et depuis l'île Maurice et la Réunion en 1841. Baudelaire utilise l'albatros pour symboliser la double nature de chaque être humain, c'est-à-dire que chaque être humain, en tant qu'héritier du péché originel, est un amalgame de qualités positives et négatives.

Baudelaire a écrit 'l'Albatros' dans un format français traditionnel, en Alexandrins. Dans ce format de vers, chaque ligne est composée de douze syllabes. Les syllabes 1, 3, 5, 7, 9 et 11 ne sont pas accentuées. Les syllabes 2, 4, 6, 8, 10 et 12 sont accentuées. Au milieu de la ligne, entre les syllabes 6 et 7, se trouve une brève pause, appelée césure. Parfois, une ligne d'Alexandrin contient treize syllabes, la dernière sans accent.

Dans les deux premières strophes du poème, Baudelaire utilise le pluriel des mots français pour albatros et oiseau. Par exemple, il utilise des albatros (certains albatros) et des oixeaux (oiseaux) dans la deuxième ligne. Dans les deux dernières strophes, il utilise le singulier pour désigner l’oiseau. Par exemple, à la ligne 9, il utilise ce voyageur (il voyage) et il est (il est). Ce bel oiseau, l'albatros, représente ici surtout le poète lui-même; Baudelaire le dit bien dans la strophe finale. J'aime l'image de ces oiseaux à la fois si gracieux en vol - (les rois du ciel) - et aussi (maladroits) et (honteux), traînant leurs ailes maladroites quand ils sont capturés et forcés de marcher sur le pont. Dans la vie réelle, pour s'amuser, les marins capturent souvent des albatros, ces grands oiseaux de mer qui suivent paresseux un navire qui traversse les profondeurs de l'océan. Une fois que les membres d'équipage ont pris le contrôle sur eux sur le pont, ces rois humiliés du ciel azur lâchent leurs grandes ailes blanches, comme les rames d'un bateau, alors qu'ils se déplacent maladroitement. Comme ce voyageur ailé semble maladroit et impassible! Un instant auparavant, il était majestueux et magnifique alors qu'il montait en flèche. Maintenant, il est laid et risible. Un homme passe une pipe à son bec pour le mettre en deuil. Un autre imite sa marche disgracieuse. Le poète est comme ce prince des cieux les plus élevés. Lui aussi plane à travers les nuages ​​d'orage et se moque de l'archer tirant sa corde. Mais sur terre, il est un exilé parmi les foules en délire. Ses grandes ailes l'empêchent de marcher.

Ce que Baudelaire a essayé de décrire dans ce poème c'est surtout la belle laideur de la vie et la cruauté des hommes. Il a mis l'accent sur ceux qui ignorent la bonté d'un homme ou d'une femme (ou d'un animal) et se concentrent sur le mal afin d'exprimer leur cruauté par le ridicule et la moquerie. Certaines personnes aiment trouver des défauts chez un écrivain, un peintre, une star de l'opéra, un voisin, un patron, un politicien, un membre du clergé, etc. Ils critiquent sans merci ces défauts ou ces commérages au sujet des iniquités privées d'une personne. Les marins de l'Albatross sont les exemples vivants de ces personnes cruelles. Ce poème est la parfaite représentation allégorique du poète lui-même, l'oiseau capturé, ridiculisé et maltraité incarne l'artiste rejeté. Selon lui quand il plane dans les cieux, l'albatros est incroyablement gracieux et magnifique. Mais lorsque ses pieds palmés touchent la terre - ou une création humaine telle qu'un navire -, il marche maladroitement, comme un ivrogne ahurissant, et devient l'objet du ridicule comparaison faite avec le poète qui écrit des vers inspirés qui montent au ciel, leur grâce et leur beauté charment le lecteur lettré et cultivé. Mais quand le poète touche le sol et met son travail entre les mains du hoi poloi, ils pensent qu'il marche avec une démarche décalée. Le poète devient comme un albatros: ridiculisé, ridiculisé, laid.

~~~


Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

Extrait de: 
Les fleurs du mal (1857)



Poème publié et mis à jour le: 07 June 2019

Lettre d'Informations

Abonnez-vous à notre lettre d'information mensuelle pour être tenu au courant de l'actualité de Poemes.co chaque début de mois.

Nous Suivre sur

Retour au Top