Je vais en conquête des printemps partagés
Brûlant en ma fête les instants de lumière
Incendiant l'habitude où tempête la guerre
Je loue ma certitude en un bail au viager
Je : ne suis qu'épine plantée en chair du vide
Tout mon cosmos s'abîme en son retrait liquide
Écoutant le merle se refait-on chanson
C'est doux bruit qui scelle l'horizon de la ville
En appui qu'il donne au resserrement des fils
Entre souffle qui sonne et éclats de raison
Puis – entré dans la nuit – revenant au silence
On se dit : plume luit contre vorace absence
Et le rêve aux cendres ne se consumant pas
On rentre en ce ventre d'amitié fraternelle
En écho du chuintement à travers la ruelle
Pour voix glissant s'armant de tendresse en leurs pas
C'est pour la maisonnée victoire à l'arraché
D'entendre espoir qui naît dans leurs rires cachés
Puis : Vide sous paroi du sens dans le silence
Qui a rides en poids sur ma peau repliée
Mais – là : l'avalisant en turgescente essence
Qui donc va balisant en écorces liées
Tous les beaux fruits du monde en ce cri déjeté
Qui – dans l'huis des rondes – ouvre hasard de tous dés
Et bonne fortune n'entend cette musique
Qui battant en lune le retour de raison
Sans horizon pour prince – allume et tout repique
Dans l'eau qui nous rince : plans de rêve en chansons...
En nuit qui avance le vide est constructeur
Dilapidant la chance où courent ses tuteurs