Poèmes

La Terre Inquiète - Théâtre

par Edouard Glissant

Qui époumone cet instant ?

Déjà le ciel est plus pesant que l'eau bifide dans l'aurore,

La pluie, la pluie chancelle !

Je vous connais vous êtes rive et au-delà mystère.

O les fanaux de la forêt, ô les orgues des eaux murées, Vous, Calice de mes savoirs, étatnine sur la plaine, orage presque, au soir

O peuplade, riveraine !

Comme une fleur se garde impure

Comme une ville se lamente,

La nature la nature

Qui la pourrait guérir de ses tourmentes ?

La pluie a fermé ses rideaux contre la joue des champs Je ne sais si c'est la ville ou le printemps, Mais tout s'aborde et complimente. Se fait vœu de bel amour.

Je vous connais qui êtes rive et au-delà mystère. La pluie,

Ayant grondé ainsi qu'au moment du rideau Entame son dialogue avec la terre, d'eau.

Incantation

« Ecoutez, je vous découvre et considère, je suis juste. Tant de neige. Pourtant j'étais d'une autre lave, ô tranquilles. »

— Dans la mi-matin, à peine si un phare faisait de l'ombre la cathédrale de son vol.

« Voyez mes plaies et les cicatrices de mes plaies. Voyez mes orages, mes flux. Je meurs encore, vous qui passez. »

— O brousses ô ravins ô foules ô meurtris. O les pays sans épaisseur et les nuits pâles !



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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