Ottomar
Scholem et
Abraham
Lœweren
Coiffés de feutres verts le matin du sabbat
Vont à la synagogue en longeant le
Rhin
Et les coteaux où les vignes rougissent là-bas
Ils se disputent et crient des choses qu'on ose à peine
traduire
Bâtard conçu pendant les règles ou
Que le diable entre
dans ton père
Le vieux
Rhin soulève sa face ruisselante et se détourne
pour sourire
Ottomar
Scholem et
Abraham
Lœweren sont en colère
Parce que pendant le sabbat on ne doit pas fumer
Tandis que les chrétiens passent avec des cigares allumés
Et parce qu'Ottomar et
Abraham aiment tous deux
Lia aux yeux de brebis et dont le ventre avance un peu
Pourtant tout à l'heure dans la synagogue l'un après
l'autre
Ils baiseront la thora en soulevant leur beau chapeau
Parmi les feuillards de la fête des cabanes
Ottomar en chantant sourira à
Abraham
Us déchanteront sans mesure et les voix graves des
hommes
Feront gémir un
Léviathan au fond du
Rhin comme
une voix d'automne
Et dans la synagogue pleine de chapeaux on agitera
les loulabim
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012