Tard dans la nuit ce bruit sourd,
Comme un grondement étouffé,
Tel celui d’une femme en travail,
Qui souffre, solitaire, sûre
D’offrir au monde émerveillé
Ce qu’elle a de plus précieux.
Le ventre de la terre s’apprêtait
Comme des entrailles de femme
A mettre bas dès l’aube du jour.
Je sentais les halètements
Surgissant d’un ventre pressé
De faire resplendir la vie.
Restée éveillée, j’assistais,
Remplie d’une douce émotion,
Les poussées de la nature
Pour faire venir à la chaleur
La vie pétrifiée par le froid.
Demain ce serait l’éclosion
Une abondance de couleurs,
Une euphorie de tous les tons.
La nature a toujours excellé
Dans l’art d’offrir aux humains
Cette si jolie fête, le printemps.
La nature en travail
par J.Q. Louison
Extrait de:
Les créateurs