Me voilà sur la rive d'un oued asséché,
Embarqué dans une vague de rumeurs dépêchées,
A l'orée de la pierre de la ville embrasée
Dans un feu qui dévore sa muraille écrasée,
Sur l'élan de mes pieds sous les braises du levant ,
S'en allant dans une marche pour écrire en rêvant.
Je refais le détours de mes ruines étirées
Dans une page de bonheur dans un livre déchiré
Et m'éloigne de l'absence dans une course en ruée
A l'amour dans un conte que le temps a tué.
Me voilà sur les traces d'une légende héritée
D'un royaume légitime dont les rois ont chuté,
Emporté en poussière par les vents en relents
Vers l'orage qui annonce un hiver insolent,
Poursuivi par l'écho d'une parole épicée
De chagrin qui déclare tous les jours mon décès.
Je regarde s'envoler l'avenir en buées,
Mon cadavre engagé dans le rôle du muet,
Et entends la chanson récitée par les oies,
Répétée au pays de mon cœur qui se noie.
Me voilà endormi dans la paume de mes airs ,
Habillé de douceur des caresses de ma chair,
Excité au toucher d'un désir accueilli
Dans mes sommes toute la nuit comme un rite qui vieillit,
Délivré dans un lit étoilé dans mes yeux
Enfermés sous le ciel dans le bagne des adieux.
Je monte le cours de l'eau de la rivière avide
De prendre mes biens vécus dans ses torrents rapides,
Ramant entre les rimes sans voiles pour diriger
Le cap vers le salut des souvenirs âgés.
Poème publié et mis à jour le: 25 May 2019