Poèmes

La France

par Jules Michelet

La nationalité, la patrie, c'est toujours la vie du monde.

Elle morte, tout serait mort.
Demandez plutôt au peuple, il le sent, il vous le dira.
Demandez à la science, à l'histoire, à l'expérience du genre humain.
Ces deux grandes voix sont d'accord.
Deux voix ?
Non, deux réalités, ce qui est et ce qui fut, contre la vaine abstraction.
J'avais là-dessus mon cœur et l'histoire ; j'étais ferme sur ce rocher ; je n'avais besoin de personne pour me confirmer ma foi.
Mais j'ai été dans les foules, j'ai interrogé le peuple, jeunes et vieux, petits et grands.
Je les ai entendus tous témoigner pour la patrie.
C'est là la fibre vivante qui chez eux meurt la dernière.
Je l'ai trouvée dans des morts...
J'ai été dans les cimetières qu'on appelle des prisons, des bagnes, et là j'ai ouvert des hommes ; eh ! bien dans ces hommes morts, où la poitrine était vide,
devinez ce que je trouvais... la
France encore, dernière étincelle par laquelle peut-être on les aurait fait revivre.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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