Un bon petit diable à la fleur de l'âge,
La jambe légère et l'œil polisson,
Et la bouche plein' de joyeux ramages,
Allait à la chasse aux papillons.
Comme il atteignait l'orée du village,
Filant sa quenouille il vit
Cendrillon,
Il lui dit bonjour, que
Dieu te ménage,
J't'emmène à la chasse aux papillons.
Cendrillon ravie de quitter sa cage,
Met sa robe neuve et ses bottillons,
Et bras d'ssus bras d'ssous vers les frais ombrages
Ils vont à la chasse aux papillons.
Ils ne savaient pas que sous les ombrages
Se cachaient l'amour et son aiguillon,
Et qu'il transperçait les cœurs de leur âge.
Les cœurs des chasseurs de papillons.
Quand il se fit tendre, elle lui dit : «
J' présage,
Que c'est pas dans les plis de mon cotillon,
Ni dans l'échancrure de mon corsage
Qu'on va à la chasse aux papillons. »
Sur sa bouche en feu qui criait «
Sois sage »,
Il posa sa bouche en guis' de bâillon,
Et c' fut l' plus charmant des remue-ménage
Qu'on ait vu d' mémoire de papillons.
Un volcan dans l'âme ils r'vinrent au village,
En se promettant d'aller des millions
Des milliards de fois et mêm' davantage,
Ensemble à la chasse aux papillons.
Mais tant qu'ils s'aimeront, tant que les nuages
Porteurs de chagrins les épargneront,
Y f ra bon voler dans les frais bocages,
Ils front pas la chasse aux papillons,
Pas la chasse aux papillons.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012