Poèmes

L’Agneau de Marie

par Sylvia Plath

Sylvia Plath

L’agneau pascal frit dans sa graisse.
La graisse
Sacrifie son opacité…

La vitre est d’or sacré.
Le feu la rend précieuse,
Le même feu toujours

Fondant le suif des hérétiques
Et débusquant les juifs.
Leurs draps de fumée noire ondoient

Sur les stigmates de la Pologne
Et l’Allemagne incendiée.
Ils ne meurent pas.

Des oiseaux gris hantent mon cœur,
Bouche en cendre, œil cendreux,
Ils se posent. Sur l’immense

Précipice
Qui a vidé un homme dans l’espace
Les fours flambaient en cieux, incandescents.

Et c’est un cœur,
L’holocauste où j’entre,
O bel enfant d’or que le monde tue et mange.

Extrait de: 
1999, Sylvia Plath: Arbres d’hiver précédé de La Traversée (Gallimard Poésie)



Poème publié et mis à jour le: 31 July 2019

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