(texte écrit sur la musique de « Le plat pays » de Jacques Brel)
Je sais les heures basses où le rêve se hisse
Je sais tous ses visages à la nuit consumés
De femmes pratiquantes et de mauve et de parme
Fleuries de lit en lit d’infidèles pensées
Je sais un peu d’aurores et je sais des poussières
Je sais vingt ans déjà… Je sais bien mille années
Je sais aussi d'autres matins
D’une étoile et d’un siècle un tissé de lumières
Un champ haut comme un ciel vide d’éternité
Et des soleils couchants
Un peu comme une offense
Un peu comme un chagrin
Un peu... comme une idée
Des lèvres et puis des mains bavardes d’indolence
Avec un chant d’hier au cœur assassiné
Suivant parfois d'autres chemins
Je sais comme tu sais, un jour, comme une alarme
Du rouge mit aux lèvres et des airs maquillés
Un crayon fleurissant d’artifice la larme
A son bleu soulignant la place d’un passé
Je sais bien d'autres vies...
Bien d'autres lendemains
Je sais les yeux voyants de nos joyaux perdus
Je sais comme une trace et des vagues refus
Je sais le temps d’un autre au bout de ta patience
Dans les mains de Cassandre indexées à l'alliance
Je sais un cœur si haut sans gestes de secours
Des langues assoiffées et des comptes à rebours
Une autre destinée d’invisibles tendresses
Avec tous tes baisers venus les ramasser
Avec une tiédeur et le temps qui se venge
Avec une paresse et des servilités
Des matins en retard et des soirs où se range
Au fond de nos placards toute une éternité
Avec des lits tranquilles… Un fantôme qui passe
Avec ses humeurs en phrases éternuées
A peine des silences et puis des mots de passe
Avec bien mille choses aux heures à pas comptées
Je sais comme tu sais ... Mais il se fait tard
Avec tous mes"je t'aime"
Je sais déjà demain !