La nuit quand les bruits se font rares et que les couloirs s'ajoutent aux couloirs, je sais que nous n'existons pas,
je sais que tu ne reviendras pas, que demain ne reviendra pas ou que le jour viendra et prendra tout à coup ta place (et je ne te reconnaîtrai pas, et l'instant s'écoulera ainsi
sans penser à rien), lorsque tout à coup
quelqu'un vient que je ne reconnais pas, je n'arrive pas à le voir, je n'arrive pas à voir son visage et les sons des autres
étages sont les mêmes qui toujours se répondent, sont de
simples lueurs dans les couloirs silencieux où brillent les veilleuses de minuteries comme des mégots brûlant
dans l'ombre — et ainsi sans penser à rien, jusqu'à ce que la lumière
à nouveau jaillisse avec ce bruit profond de baiser que fait tout autour le
ciment.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012