Poèmes

Foule Ouverte Asphalte

par Dominique Grandmont

Seraient chambres d'ami avec idéal simple foule ouverte asphalte et théâtre hors scène comme un oui dit trop vite

cris sur flot quand tu cours bruits mous écrasés brume une fois n'est jamais

vue du train me suffit la compagnie d'un arbre et joie du peu de jour qui tombe sans changer

je dors vaincu même si l'encre ne peut mentir

chiens camions fumées ces dynasties de béton dans l'azur les yeux barrés d'acier mémoire qui renie la pensée

ni reflets sur canal ni pantins disloqués sur quelle route avons-nous demandé aux mots d'en dire plus qu'ils ne disent et l'aube pour patrie

quand moi aussi je donne ce que j'ai pour payer ce que je ne dois pas quand parler n'est pas vivre

dépossédé du monde je suis ce que je touche au centre de l'oubli

ni moins fou que les autres lorsque je prends le ciel pour un miroir ma voix se perd pour être libre

sur les chantiers je cherche ce que tout veut dire

corps qui se parodient

trop tôt pour exister

ou trop loin pour courir

plus longtemps que leurs gestes

à qui les veut je lègue tous mes papiers vestiges de saison dépensière

ou maïs blonds sur gris araignées qui scintillent comme si la sueur tombait d'un seul côté des choses

inconnus dont les pas s'écrivent sur mon nom

et j'ai beau les rejoindre n'est langue que brisée vrai que ce qui commence foyers éteints du pied

depuis que marcher creuse un vide où chaque lettre étreint ce qu'elle exclut

écho sans mur ni rêve mais rien sous le soleil ne peut être aussi grand que l'espoir qui nous quitte



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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