Ils m’ont dit que tu es malade
Ils m’ont menti que tu es parti
Et puis te voilà radieux comme un soleil
Soudain je vois des visages s’assombrir
Je vois des visages qu’embrase le deuil
Ceux-là je les exècre
J’abhorre l’inélégance de leur haine
Si vous voulez haïr, faites-le dignement
Laissez au Seigneur le soin de Ses affaires
Ils m’ont dit que tu es malade
Ils m’ont menti que tu es parti
Et puis te voilà radieux comme deux soleils
Soudain je vois des visages s’illuminer
Je vois des visages sous mille feux d’artifice
Ceux-là aussi je les dédaigne
Leur joie est aussi malsaine que la haine
Gardez vos lugubres fêtes pour vos revenants
Celui-ci n’a jamais été à l’autre rive
Ils m’ont dit que tu es malade
Ils m’ont menti que tu es parti
Et puis te voilà radieux comme mille soleils
Mais aucun feu ne me fait plus chaud
Je suis froid incapable d’aimer
Te porter dans mon cœur tel un fardeau ?
Que l’on me charge de mille croix plutôt !
Aucun soleil ne me fait plus chaud
Je suis froid incapable de haïr
Je serre la ceinture si bien et si fort comme il te plaît :
J’ai bientôt fini de me trancher en deux
Aucun soleil ne me fait plus chaud
Je cherche une issue dans le tunnel sinueux et sans fin :
Je me perds au plus profond de vos poches
Où gît ce que j’ai failli prendre pour un pays
Ils m’ont dit que tu es malade
Ils m’ont menti que tu es parti
Et puis te voilà radieux comme le soleil
Mais aucun feu ne me fait plus chaud
Je ne puis ni t’aimer ni te haïr
Je ne puis qu’essayer de faire l’essentiel :
Survivre