Ha, que tu m'es cruelle,
Que tu reconois mal
Pour t'estre trop fidelle
Tout ce que j'ay de mal !
O rebelle endurcie,
Quand devôt je te prie
Me donner un baiser
Pour rafraichir la flâme
Qui brusle dans mon ame,
Tu la viens rembraizer.
Tu trouves mille ruses
Pour ne venir au point :
Tu trouves mille excuses
Pour ne me baiser point :
Ou quelcun nous aguigne,
Ou ta soeur te fait signe,
Ou tu ois quelque bruit,
Ou tu me contreins dire
Mon amoureux martire,
Tandis le temps s'enfuit.
Tandis s'envole l'heure
Emportant le plaisir,
Mais l'ennuy me demeure
En mon bruslant desir.
Tandis que tu delayes,
De mille et mille playes
Amour navre mon coeur.
Ha tandis ha, Francine,
Dans ma chaude poitrine
S'empire ma langueur.
Francine, tu t'abuses,
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012