Poèmes

Fleurons Glorieux (Divertissement)

par Michel Beaulieu

tu vas

tu vaques à tes affaires

tes navigations coutumières

dans la fluidité de la ville

où se rétrécit ton territoire

jusqu'à la peau de chagrin

comme tout un tu te débrouilles

tant bien que mal et plutôt mal

que bien sur le plan pécuniaire

tu écoutes chaque soir ou presque

attentivement le journal

télévisé la voix de
Catherine

bergman et celles

des correspondants à l'étranger

depuis quand gardes-tu

tes distances devant l'histoire

le passé l'avenir

tu as beau te dire sait-on

jamais tu vis dans la tranquille assurance du lendemain

jamais tu ne rentreras pas

jamais tu n'abandonneras

derrière toi tes familles

tu vas

tu vaques à tes affaires

les heures passées derrière

la table de travail

derrière arrêtes-tu la quatrième

ligne écrite et pourquoi

pas devant pas le long de l'un

des longs côtés les lignes

où s'appuie la calligraphie tracent

un treillis contre l'opacité

du papier du lignage qui ne révèle

nulle transparence

et tu seras rentré trop tard

pour les informations le début

du dernier film un livre

attend que tu t'étendes plus tard

quand les mots ne s'offriront plus

ni les visions saisies dans leur

déchirante proximité

leur approximation

ni l'étape suivante du voyage

et chaque fois tu te demandes

à quoi bon voir demain

seulement le voir

que la peau rayonne entre les doigts



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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