J'ai fait ces vers bien qu 'un bien indigne pécheur. Ô bien indigne, après tant de grâces données.
Lâchement, salement, froidement piétinées
Par mes pieds de pécheur, de vil et laid pécheur.
J'ai fait ces vers.
Seigneur, à votre gloire encor
A votre gloire douce encore qui me tente
Toujours, en attendant la formidable attente
Ou de votre courroux ou de ta gloire encor.
Jésus, qui pus absoudre et bénir mon péché,
Mon péché monstrueux, mon crime bien plutôt !
Je me remente vais de votre amour, plutôt
Que de mon effrayant et vil et laid péché,
Jésus qui sus bénir ma folle indignité.
Bénir, souffrir, mourir pour moi, ta créature.
Et, dès avant le temps, choisis dans la nature.
Créateur, moi, ceci, pourri d'indignité !
Aussi
Jésus ! avec un immense remords
Et plein de tels sanglots ! à cause de mes fautes
Je viens et je reviens à toi, crampes aux côtes,
Les pieds pleins de cloques et les usages morts.
Les usages ?
Du cœur, de la tête, de tout
Mon être on dirait cloué de paralysie.
Navrant en même temps ma pauvre poésie
Qui qg s'exhale plus, mais qui reste debout
Comme frappée, ainsi le troupeau par l'orage.
Berger en tête, et si fidèle nonobstant ;
Mon cœur est là,
Seigneur, qui t'adore d'autant
Que tu m'aimes encore ainsi parmi l'orage.
Mon cœur est un troupeau dissipé par l'autan.
Mais qui se réunit quand le vrai
Berger siffle
Et que le bon vieux chien.
Sergent ou
Remords, gifle
D'une dent suffisante et dure assez l'engeance
Affreuse que je suis, troupeau qui m'en allai
Vers une monstrueuse et solitaire voie. me voici.
Seigneur ô votre sainte joie !
Votre pacage simple en les prés où j'allai
Naguère, et le lin pur qu'il faut et qu'il fallut.
Et la contrition, hélas ! si nécessaire,
Et si vous voulez bien accepter ma misère,
La voici ! faites-la, telle, hélas ! qu'il fallut.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012