Au temps où vous m'aimiez (bien sûr ?)
Vous m'envoyâtes, fraîche éclose,
Une chère petite rose,
Frais emblème, message pur.
Elle disait en son langage
Les « serments du premier amour » :
Votre cœur à moi pour toujours
Et toutes les choses d'usage.
Trois ans sont passés.
Nous voilà !
Mais moi j'ai gardé la mémoire
De votre rose, et c'est ma gloire
De penser encore à cela.
Hélas ! si j'ai la souvenance,
Je n'ai plus la fleur, ni le cœur !
Elle est aux quatre vents, la fleur.
Le cœur ? mais, voici que j'y pense.
Fut-il mien jamais ? entre nous ?
Moi, le mien bat toujours le même",
D est toujours simple.
Un emblème
A mon tour.
Dites, voulez-vous
Que, tout pesé, je vous envoie.
Triste sélam , mais c'est ainsi,
Cette pauvre négresse-ci ?
Elle n'est pas couleur de joie.
Mais elle est couleur de mon cœur ;
Je l'ai cueillie à quelque fente
Du pavé captif que j'arpente
En ce heu de juste douleur.
A-t-elle besoin d'autres preuves ?
Acceptez-la pour le plaisir.
J'ai tant fait que de la cueillir.
Et c'est presque une fleur-des-veuves.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012