Arrivées très chargées des années par milliers
Se sont fait dépouiller par le grand banditisme
Et leurs cœurs qui ne leur étaient pas familiers
Se sont sentis souillés meurtris humiliés
Sans qu’ils connurent ce que fut le romantisme
En quelques mouvements s’emplirent des flacons
Des bidons des litrons des jarres et les outres
Destinées aux boissons dites pièges à cons
Qui ne sont pas des monts les filles des flocons
Et font que confondent les yeux pailles et poutres
Donc en quelques instants la brave masse d’ans
Se fit dévaliser des pieds jusqu’à la tête
Extirper raretés trésors amassés dans
Son ventre bouillonnant de sang mais en cédant
Au vampire mordant puis qui suce et qui tète
Des années arrivées surchargées de ferments
Ont été dévorées rongées jusqu’à la moelle
Et sont tant épuisées et privées d’aliments
Qu’elles n'espèrent ni aides ni ralliements
Ainsi que la braise gisant sous une poêle
Elles ne se sont pas défendues et devront
Désormais accepter leur défaite totale
Sans signer de traité sur l’écorce d’un tronc
Sans passer le témoin à d’autres qui viendront
Jusqu’à effacer leur identité natale
Millénaires gavés d’années en perdition
Dont vous n’avez pas su garder le patrimoine
Non inscrit au souci des anti-tradition
Des siècles pourront-ils régler votre addition
Si manquent l’encens l’or la myrrhe et l’antimoine ?