Poèmes

Délie

par Maurice Scève

Tant je l'aimai, qu'en elle encor je vis :
Et tant la vis, que malgré moi, je l'aime.
Le sens, et l'âme y furent tant ravis,
Que par l'Œil faut, que le cœur la désaime.
Est-il possible en ce degré suprême
Que fermeté son outrepas révoque ?
Tant fut la flamme en nous deux réciproque,
Que mon feu luit, quand le sien clair m'appert.
Mourant le sien, le mien tôt se suffoque.

Et ainsi elle, en se perdant, me perd.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

Lettre d'Informations

Abonnez-vous à notre lettre d'information mensuelle pour être tenu au courant de l'actualité de Poemes.co chaque début de mois.

Nous Suivre sur

Retour au Top