Poèmes

Décédés

par Jean-Michel Bollet

Elle n’est pas loin la naissance des CD
Qui – bien que peu âgés vinrent à décéder
Alors qu’ils enterraient le vieux disque vinyle
Qui sévissait dans une époque juvénile

Le juke-box et le scopitone ont péri
Dans un bistrot de la rue Gabriel Péri
Fréquentés par Marcel Mouloudji et la môme
Qui lichaient autant de rouge et de blanc qu’at home

Nos dix francs d’argent se plaçaient sur un livret
Et le préposé chaque année nous délivrait
Un intérêt pas très épais mais cette somme
0niriquement nous suivait dans notre somme

Nos cinémas étaient Villarceau et Stella
Et tous les miséreux du quartier étaient là
Aux premiers rangs coûtant cinquante-cinq centimes
Qui ne paraissaient à personne illégitimes

Au musée le Solex la Terrot la Panhard
Et la Peugeot quatre cent quatre Ah quel panard
La Lambretta et la Vespa italienne
La Juva quatre la néandertalienne

Dans quel endroit du monde est Richard Anthony
Où sont passés Pento et Pathé Marconi
La lessive Sunil et les biscuits Gringoire
Effondrés après les succès fous et la gloire

Ont-ils tous décédé ou ont-ils tous cédé
A la mode ou ont-ils pris le temps de s’aider
Ces humains ces objets ces habitudes prises
Sont ensevelis sous nos montagnes de crises

Hula hoop osselets yoyo et scoubidou
Pierre Bérégovoy et Georges Pompidou
Ont peut-être franchi l’océan atlantique
Pour revivre une époque un peu plus romantique

Grâce à la mémoire de nos ordinateurs
On peut partir en train avec les sénateurs
Voyager lentement dans les mondes antiques
En chantant les refrains des éternels cantiques.

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