DE L'OCEAN UN GRAND FILET VIENT TOMBER SUR PARIS
Maintenant un grand filet de gouttes glacées
Vient se faufiler de l'océan à la ville
Âcre – étrangle-t-il une nasse-cétacé ?
Notre Paris est-il ce gris monstre servile ?
Mange-t-il – sans compter – les petits poissons
Tout autour de ses bouches restant grand-ouvertes ?
Non ! Du vampire – il ne prend aucune leçon !
Il a la folie des amoureux dans sa tête !
Cependant le grand filet de gouttes glacées
Se troue – en son centre – de nappes argentiques
Aux couleurs de pierre – Le vent l'a-t-il laissé ?
C'était sans compter à cette heure pour sa musique...
Devant les tourbillons du monde laborieux
Il est juste au rendez-vous de grandes tourmentes
Il s'accorde au filet puis...Rentre dans les cieux
Le vent décroche de sa ronde en dilettante
Et … De nouveau : le calme où la bruine se fend …
Est-ce l'ange qui des nuées bat le rappel ?
Non ! Il n'y a que l'innocence des enfants
Qui du ciel ébahi laisse battre les ailes !
Il reste ce filet obscur et menaçant …
N'est-ce au lait des nuées que se nourrit la terre ?
La ville tremble encore au sang des innocents
Mais – seules – des consciences viles nous atterrent …
Il est tard … L'horizon lentement dégagé
S'abreuve un peu de belle et pâle lumière …
Un « sans-domicile » tombe ...L'encourager !
Et la nuit efface le filet dans la pierre
Alors les yeux de la ville accueillent la veille
Qui attend pour tous demain un nouveau soleil !...

