De l'amour

L’amour jeune est un sentiment
Qui fond dans l’eau du puits d’enfance
Le vrai le Grand a pour défense
Un mur durci par du ciment

L’amour fou d’un seul coup foudroie
De son arc électrifié
Le cœur brûlé purifié
Dont le sang bouillonnant flamboie

Dans un brasier un incendie
Qui, vite consumé s’éteint
Comme une brindille de thym
Que la flamme rousse mendie

Le péril est la fusion
La dissolution de l’Etre
Aimé en fermant sa fenêtre
A la torride illusion

Savoir se garder d’exciter
Le fond secret de sa pensée
L’ardeur doit être dépensée
Au désir de re-susciter

L’amour sait prendre tout son temps
Et n’est pas l’ami du bolide
Mais d’un lien tissé solide
Entre deux cœurs concomitants

Voici ce qui fut décrété
Au printemps l’amour se prépare
Quelquefois l'été le sépare
L’an restant il est sécrété.